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"Notre mission est de rassembler les acteurs du secteur dans une grande odyssée commune."


Pascal O. Ravessoud, Vice President de la FHH - Fondation Haute Horlogerie et Président du Conseil culturel



Collectionneur averti et passionné d'horlogerie, Pascal Ravessoud est titulaire d'un MBA de la Business School de Lausanne.

Il a rejoint Harry Winston en tant que responsable des relations publiques et des événements, puis en tant que responsable de la communication pour la division Timepieces.

En 2007, Pascal a rejoint la Fondation Haute Horlogerie en tant que directeur marketing/développement, supervisant le développement des activités de la fondation sur les marchés, puis en charge des affaires extérieures. Expert de l'industrie horlogère, il codirige aujourd'hui la FHH et dirige également le Conseil culturel.





Quels sont vos enjeux actuels et comment les adressez-vous ?


La FHH n’est pas une organisation faîtière. Nous  réalisons la promotion économique de l’horlogerie, ainsi notre enjeu est de comprendre et faire comprendre la valeur intrinsèque de la montre, dans un contexte où le garde-temps n'est plus un objet « utile » en tant que tel mais pour ce qu’il est, incarne et transmet. Or dans un monde très digital et mercantile, le message a toute son importance car il y a une histoire et un ADN très riche. Il faut donc réunir les acteurs du secteur dans une grande odyssée commune, non commerciale mais universelle.


Nous soutenons ainsi concrètement les maisons horlogères et leurs sous-traitants dans leurs actions de valorisation de ce savoir-faire unique. A terme, nous devrions élargir notre influence et embarquer les institutions liées à cette industrie, comme les écoles, les musées et autres partenaires, le tout sur un principe d’échange et de partage.

 


Comment imaginez-vous leurs concrétisations dans 5 ans ?


La génération des dix-huit à trente-cinq ans apporte un vrai changement culturel. Massivement et rapidement ils sont devenus des clients à ne surtout pas négliger donc  grâce à eux et leur utilisation de médias sociaux, nous communiquons de manière moins conventionnelle, plus fun.


Pour le second enjeu, nous nous inscrivons dans la durée et petit à petit il y a une belle résonnance et reconnaissance de notre action. Nous espérons par exemple dans les douze prochains mois, obtenir le statut d'utilité publique pour ainsi nous permettre de nous rapprocher des institutions et d'officialiser encore plus notre mission, la rendre plus « non-profit ». Cela serait un signal fort pour toutes les parties prenantes et accentuerait notre rayonnement.  

 


Quelle a été la création de valeur de la transformation digitale dans votre secteur ?


Elle a permis d’étendre, certes en catimini et sur le tard, la visibilité du savoir-faire horloger, qui reste un univers relativement traditionnel. La montre relève de l'émotionnel or cela se transmet difficilement par le digital.


De plus, il permet d’accroitre les ventes mais pas de manière ostensible. Je pense que quatre-vingt-dix à quatre-vingt-cinq pour cent des ventes de montres sont encore réalisées en boutiques.  Auparavant, nous organisions des expositions en se déplaçant en Russie, au Japon, etc. Les « one house » partout dans le monde coûtaient extrêmement cher, étaient très demandeuses en ressources et les résultats étaient finalement en deçà de ce que le secteur réalise aujourd’hui grâce au digital.

 


Quels sont les difficultés et questionnements que vous rencontrez dans la mise en place d’initiatives environnementales et sociales ?


La montre est par essence extrêmement durable, elle est transmise de génération en génération, c’est certainement l'objet de luxe le plus sensible à la durabilité. Elle est produite en circuit court, prévue pour durer, sans grand impact environnemental.


En revanche, le sujet délicat est celui du sourcing des métaux précieux, des pierres et la distribution globale. Il n’existe pas de mine de métaux précieux en Suisse, cela va être difficile de sourcer localement! Les difficultés sont donc liées à la nature des produits utilisés, mais quatre-vingts à quatre-vingt-cinq pour cent de ce qui est produit relève des métaux produits localement, recyclés localement avec des méthodes peu énergivores.  Les horlogers sont très professionnels dans cette logique.


Autre sujet important : le faire-savoir dans les marchés et aux équipes de vente qui sont en prise direct avec les clients finaux.  La formation du personnel à la sensibilisation et à l’explication du processus de fabrication est  donc fondamentale, tout comme la traçabilité et sa communication. Il en est de même pour la vente en ligne à destination de l’import et de l’export.

La FHH propose d'ailleurs une master class sur le digital product. La réalité par exemple est celle-ci : comment avoir la traçabilité de l’ensemble des sources de petites filiales ? Dans l’horlogerie, il y a des petites pierres précieuses, qui sont présentées en vrac, centralisées chez les fournisseurs. Une maison peut travailler avec cinquante fournisseurs différents, comment donc tracer des mines qui embauchent trois salariés au Botswana? Un exemple à suivre est celui d’un des plus importants traders de café genevois - il détient trente pour cent du marché global – qui travaillaient avec beaucoup de petits producteurs locaux. Il a investi massivement pour une meilleure traçabilité et la production d’un label.

Il y a donc un changement d’attitude à insuffler et soutenir, par les acteurs majeurs puis auprès des clients.

 


Comment gérez-vous la tension et la pénurie de talents ?


Le développement massif de l'horlogerie ces dernières années a apporté une vraie obligation de sourcing des talents. La mission de la FHH est de valoriser tous les métiers, pas uniquement l'horloger en blouse blanche devant la neige, ces dizaines de métiers aussi bien techniques qu’artistiques qui font la diversité et la valeur de cette industrie.


Les infrastructures de formation (en Suisse et à l'étranger) ne sont pas suffisantes et on ne peut pas juste ouvrir d’autres écoles. L’enjeu principal est la sensibilisation des jeunes à ces métiers, susciter des vocations, faire se rencontrer les générations.

 


Le livre, le film et le lieux qui continuent de vous inspirer ?


Le Mont-Vully, au croisé du lac de Bienne, de Neuchâtel et du lac de Morat. C’est  un petite montagne au milieu des Trois-Lacs, vous pouvez y voir le Jura et les Alpes derrière : c’est un concentré de nature et sa diversité ! Cet endroit m'apaise, j’y réfléchis facilement car c’est ressourçant. A l’extrême, des villes comme Rome et NYC m’énergisent ! Dans la première vous vivez trois millénaires d'histoire, vous déambulez de la petite piazzeta et sa pizza à emporter au Colisée. Dans la seconde, unique et démesurée, qui sait se renouveler sans cesse.


Trois films m’inspirent : « Le patient anglais » car il allie l’aventure, le mystère et la passion, certainement la plus belle et la plus triste histoire d’amour. « Snatch », un des premiers films de Ritchie qui est littéralement désopilant grâce à cet humour anglais décalé. Puis « La ligne verte » de Spielberg, qui est tout simplement bouleversant d’humanité.

 


Votre devise ?


« J'essaie de rendre parfait ce qui dépend de moi ». C’est finalement assez philosophique car cela demande l'acceptation de ce qui ne dépend pas de moi et qui est infini.

 

 

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